Que ce soit en foulant la pelouse, en attaquant la piste ou en fendant les eaux, les jeunes qui s’adonnent aux sports aspirent à une meilleure santé. La pratique d’une activité physique leur procure plusieurs bienfaits, que ce soit sur le plan social, physique ou psychologique. Comme on dit, bouger, c’est la santé ! Or, qu’en est-il lorsque s’ajoute un élément de compétition ? Le sport demeure-t-il aussi sain lorsqu’il y a quelque chose en jeu ?
Ces questions se retrouvent au cœur des travaux de Stéphanie Girard et Sacha Rose Stoloff, deux professeures au Département des sciences de l’activité physique de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Dans le cadre d’un projet de recherche intitulé Regard sur la qualité de l’expérience vécue par les athlètes, elles entreprendront de documenter le point de vue d’un millier d’athlètes de 12 à 17 ans lors des prochaines finales des Jeux du Québec.
« Ce genre de projet a déjà été réalisé par le passé. Or, ce sera la première fois que les données seront collectées auprès des athlètes pendant les compétitions. Cela va nous permettre de mettre au jour de nouvelles connaissances sur l’expérience des athlètes », précise Mme Stoloff.
Plusieurs sphères se retrouveront ainsi sous la loupe des chercheuses. Leur intention est de décortiquer le vécu des athlètes sur le plan émotionnel (p. ex. bien-être, émotions), social (p. ex. niveau de vitalité, stratégies d’adaptation), motivationnel (p. ex. satisfaction des besoins, climat motivationnel) et sportif (p.ex. niveau de performance, résultats attendus, résultats obtenus).
« La problématique de notre axe s’inscrit donc dans la complexité à soutenir la motivation et l’épanouissement de tous les athlètes pendant la finale provinciale. Voilà pourquoi il est important de documenter leur point de vue quant à la qualité de leur expérience », soutient Annabelle Ross, étudiante au doctorat continuum d’études en psychologie (profil Recherche), qui collabore également au projet.
Rejoindre une clientèle adolescente… en pleine action !
Si l’intention derrière cette étude est noble, sa réalisation comporte toutefois un double défi. D’une part, les athlètes visés par le projet seront en pleine compétition au moment d’amasser les données. D’autre part, la population étudiée est composée exclusivement d’adolescents et d’adolescentes. Ces deux contraintes ont amené les chercheuses à adapter leurs méthodes.
« Si notre collecte d’information doit être systématique et rigoureuse, notre mandat exige aussi que nos démarches ne viennent pas nuire à la préparation et à la concentration des athlètes, en plus de leur donner envie de participer. En toute franchise, ça a été un vrai casse-tête ! Nous avons cependant développé des méthodes créatives pour rendre notre questionnaire, qui est passablement complexe, attrayant pour les adolescents », indique Mme Stoloff.
« Notre stratégie mise sur une approche interactive, qui nous permettra de collecter des données quantitatives et qualitatives. Les athlètes seront notamment invités à participer à des conférences de presse, des vox pop et des ateliers tels que Juge tes Jeux ! et la Boulette des Jeux, ainsi qu’à répondre à des questionnaires électroniques via la Mascotte à questions. Ces méthodes créatives seront intégrées directement sur les sites de compétition et dans le Village des athlètes. Elles nous permettront de recueillir sur place de l’information sur l’expérience vécue par les jeunes », ajoute la professeure.
Les retombées de cette étude permettront de brosser le portrait de l’expérience unique et caractéristique des Jeux du Québec du point de vue des athlètes. De plus, les conclusions permettront d’orienter la mise en place de conditions motivantes, sécuritaires et bienveillantes en contexte de compétition pour le développement sain et harmonieux des jeunes athlètes.