Imaginez une ville où l’eau des industries alimente une serre prospère et où les déchets industriels deviennent les ressources d’un avenir plus vert. À Victoriaville, ce rêve devient réalité grâce à La Serre+, une vitrine technologique unique au Québec, à laquelle participe notamment le professeur Simon Barnabé, du Département de biochimie, chimie, physique et science forensique de l’UQTR. Elle nous montre, à petite échelle, comment l’économie circulaire peut transformer notre façon de vivre. Ce projet a d’ailleurs reçu le prix « Coup de coeur » du public des initiatives circulaires au Québec.
L’économie circulaire, c’est repenser notre production et consommation pour réduire les déchets et maximiser la réutilisation des ressources. « Les visiteurs peuvent maintenant découvrir les avantages concrets de l’économie circulaire. Cette démonstration grandeur nature illustre parfaitement un système capable de récupérer l’eau, le gaz et la chaleur d’entreprises du parc industriel, pour ensuite transformer la matière organique générée en contenants thermoformés. Elle soutient la production alimentaire locale, contribuant ainsi à réduire l’insécurité alimentaire. » explique Israël Poulin, directeur général de la Cité de l’innovation circulaire et durable.
Un projet novateur soutenu par des partenaires clés
La Serre+ marque une avancée significative pour les générations futures. Ce projet est financé par le Fonds municipal vert de la Fédération canadienne des municipalités (FCM), grâce à une dotation du gouvernement du Canada, ainsi que par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, via son programme de Soutien aux innovations industrielles pour la transition vers une économie circulaire (SI2TEC) dont le Consortium de recherche et innovations en bioprocédés industriels au Québec (CRIBIQ) est mandataire.
Ce projet est également le fruit d’une collaboration solide entre la Cité de l’innovation et de nombreux partenaires clés : Ville de Victoriaville, Chaire de recherche municipale pour les villes durables, Groupe Sani Marc et sa filiale Wood Wyant, Fromagerie Victoria, Valothanol, Soteck Clauger, Innofibre, Cégep de Trois-Rivières, Desjardins, Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Institut d’Innovation en Écomatériaux, Écoproduits et Écoénergies à base de biomasse (I2E3), Université de Sherbrooke, Destination Entreprise, Produits Re-plast, Prise, Polyculture Innov, Cégep de Victoriaville, Cisart et Speedgraf. Cette synergie est un modèle à suivre pour les municipalités, les industries et la recherche afin d’instaurer des pratiques durables.
« Desjardins est fier de propulser la Cité de l’innovation circulaire et durable depuis ses débuts. Grâce au leadership mobilisateur de la Cité, qui a su coordonner la réalisation de La Serre+ avec rigueur, et à la coopération entre les acteurs engagés du milieu, nous avons pu unir nos forces et bâtir l’un des plus grands partenariats visant à développer des solutions à la fois circulaires, durables et porteuses d’impacts positifs – tant sur le plan financier que social et environnemental. » affirme Benoit Bélanger, directeur général de la Caisse Desjardins des Bois-Francs
Des retombées concrètes pour la communauté et l’environnement
« La Serre+ incarne une vision novatrice et un cas concret de l’économie circulaire, allant au-delà de la simple valorisation des matières résiduelles industrielles. Elle représente un véritable écosystème où la mutualisation des expertises humaines et des infrastructures matérielles devient un moteur puissant d’innovation et de durabilité pour notre communauté. » explique Simon Barnabé, conseiller scientifique en chef de Victoriaville et titulaire de la Chaire de recherche municipale pour les villes durables de l’UQTR.

Le professeur Simon Barnabé. (Photo : courtoisie)
« Partout au pays, les communautés locales conçoivent des solutions novatrices adaptées à leur réalité sur le terrain, et contribuent à réduire la pollution et à lutter contre les changements climatiques. À Victoriaville, le projet La Serre+ en est un parfait exemple : en adoptant une approche fondée sur l’économie circulaire, le projet transforme les eaux usées et les sous-produits industriels en ressources précieuses permettant de cultiver des aliments, de lutter contre l’insécurité alimentaire, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de créer de bons emplois locaux. Les municipalités sont au coeur de la lutte contre les changements climatiques et de la création d’un avenir plus durable et plus prospère pour les générations à venir. » explique l’honorable Julie Dabrusin, ministre de l’Environnement et du Changement climatique.
« La Serre+ est un formidable exemple de synergie industrielle. Je souhaite que ce modèle circulaire prometteur soit repris partout au Québec, au bénéfice de notre société et de notre environnement. J’en profite pour souligner l’apport du CRIBIQ, qui connecte les acteurs du cycle de l’innovation et qui contribue aux beaux succès d’innovation collaborative de notre écosystème ! », mentionne Christopher Skeete, ministre délégué à l’Économie, ministre responsable de la Lutte contre le racisme et ministre responsable de la région de Laval.
« Le Fonds municipal vert de la Fédération canadienne des municipalités est fier d’appuyer La Serre+ de Victoriaville, qui ouvre la voie à un avenir durable et prospère où l’approche circulaire procure des avantages impressionnants aux résidents locaux. Ce projet montre comment tous les ordres de gouvernement et les intervenants de l’industrie peuvent travailler ensemble pour relever les défis locaux et améliorer la qualité de vie », a déclaré Rebecca Bligh, présidente de la FCM.
« Victoriaville se distingue une fois de plus en économie circulaire. La Serre+ est un modèle de collaboration illustrant la grande capacité de nos entreprises et de nos organisations à innover. Cette réussite représente une nouvelle démonstration qu’on peut faire évoluer nos façons de faire et répondre à des enjeux industriels de manière durable. Merci à l’ensemble des acteurs ayant contribué à ce projet d’envergure » souligne le maire de Victoriaville et président de Destination Entreprise, Antoine Tardif.
Madame Geneviève Mathieu, présidente-directrice générale du CRIBIQ, indique que : « la création de cette vitrine technologique à Victoriaville permettra, entre autres, d’illustrer concrètement les bénéfices de la bioéconomie. Les entreprises et la population seront sensibilisées au fait qu’il est possible de développer des projets où la matière résiduelle d’une entreprise ou d’un secteur d’activités industrielles peut être valorisée pour créer un nouveau matériau, contribuant ainsi au développement économique, social et environnemental d’un territoire ou d’une région ».
« Chez Sani Marc, le projet La Serre+ reflète pleinement nos valeurs. En collaboration avec la Ville, les établissements d’enseignement et d’autres acteurs de l’industrie, nous unissons nos efforts pour réduire notre impact environnemental. La circularité ne se limite pas au produit final : elle est au coeur même de la philosophie du projet et guide chacune de ses étapes. », explique Patrick Marchand, vice-président innovation et qualité.
Un pas vers l’avenir pour le Québec
Première initiative de ce type au Québec, La Serre+ transforme les eaux du parc industriel en ressources utiles et durables. Fruit d’un partenariat inédit entre acteurs locaux, ce projet ouvre la voie à une économie circulaire plus résiliente. Il inspire les collectivités à adopter des pratiques écologiques tout en générant de nouvelles opportunités économiques.