S’inscrire au gym? Aucun problème. S’y entraîner religieusement jusqu’à la fin de l’abonnement de trois mois, six mois, un an? Hum… La grande coupable? La motivation, évidemment.
Paule Miquelon s’intéresse depuis de nombreuses années à la motivation; elle évalue actuellement son rôle dans l’adoption et le maintien de la pratique de l’activité physique chez la population générale adulte. Plus précisément, la professeure Miquelon cherche à savoir si les raisons pour lesquelles les gens sont actifs physiquement ont un impact sur la fréquence et la régularité de leur activité.
L’importance de la motivation
La motivation se décline en deux grandes classes de motifs. On parle de motifs intrinsèques lorsque le plaisir et la satisfaction sont au premier plan, ou encore lorsqu’être en forme physiquement est un objectif personnel auquel on accorde beaucoup d’importance. Il y a motif extrinsèque lorsqu’un individu est poussé par un sentiment de culpabilité, lorsqu’il veut plaire aux autres ou encore lorsque quelqu’un – un membre de la famille, un conjoint, un intervenant ou un médecin – insiste.
Les résultats des travaux de la professeure Miquelon laissent croire que ce sont surtout les gens qui sont portés par la motivation intrinsèque qui adoptent et conservent le plus de bonnes habitudes. À l’inverse, ceux qui sont poussés par des motifs plus extrinsèques font moins d’activité physique; ils abandonnent aussi généralement plus rapidement.
Des moyens pour se motiver
Dès lors que l’on comprend que la motivation intrinsèque est primordiale à la persévérance dans la pratique de l’activité physique, on peut se demander de quelle façon transformer les recommandations de son médecin en plaisir. « Selon les recherches, trois éléments peuvent favoriser une motivation plus intrinsèque : le sentiment d’être efficace ou habile dans l’activité physique que l’on pratique, le fait d’être en contact avec d’autres gens et, enfin, la possibilité de choisir une activité que l’on aime et qui nous convient. De fait, il est important de faire plusieurs essais avant d’arrêter son choix sur une activité physique plutôt qu’une autre », explique la professeure au Département de psychologie de l’UQTR.
En somme, si l’intention d’être actif physiquement est primordiale, elle n’est toutefois pas suffisante pour maintenir le niveau d’activité physique car il faut aussi avoir de la motivation, idéalement intrinsèque. Mais encore faut-il ensuite créer l’habitude, cet automatisme qui nous amène à faire de l’activité physique sans se poser de question, de la même façon que l’on se brosse les dents trois fois par jour. Enfin, comme le rappelle Paule Miquelon, n’oublions pas qu’il faut au moins six mois avant de créer une habitude…