Une des grandes révolutions de la recherche médicale des dernières années a été de découvrir que les centaines de milliards de bactéries présentes dans notre intestin, une communauté qu’on appelle microbiome, sont des partenaires indispensables au maintien de notre santé.
En plus de leur capacité de dégrader les fibres alimentaires par le processus de fermentation, produisant en parallèle plusieurs nutriments bénéfiques pour la santé (vitamines B9 et K, acides gras à courte chaîne), les découvertes récentes indiquent que le microbiome est absolument essentiel au développement et au maintien du système immunitaire contre les bactéries pathogènes ou les virus. Plus récemment, des savants ont fait l’étonnante découverte que l’action du microbiome pouvait même influencer le cerveau !
En effet, les chercheurs ont observé que la composition de la flore intestinale exerçait un impact sur les niveaux de certains neurotransmetteurs cérébraux et pouvait moduler certains comportements comme l’anxiété, le stress et la dépression, et pourrait même contribuer au développement de désordres comme la maladie de Parkinson et l’autisme. Il semble donc que la composition de la flore intestinale joue un rôle de premier plan dans le maintien d’une bonne santé, autant physique que mentale.
Cette fonction importante est bien illustrée par les impacts négatifs provoqués par des déséquilibres dans la composition du microbiome sur le développement de plusieurs pathologies. Par exemple, les études montrent que certaines variations dans le type de bactéries composant le microbiome peuvent dérégler le fonctionnement de l’immunité et ainsi participer au développement de désordres inflammatoires comme le syndrome de l’intestin irritable et les maladies inflammatoires de l’intestin.
Ces déséquilibres peuvent également participer à différents désordres métaboliques, en particulier l’obésité et le diabète de type 2. Par exemple, on sait depuis une dizaine d’années que les bactéries intestinales peuvent influencer la façon dont les graisses sont stockées par l’organisme : il est par exemple possible de faire grossir des souris minces simplement en leur transplantant le microbiome intestinal de souris obèses et, à l’inverse, de stopper le gain de poids de souris obèses en remplaçant leur microbiome par celui de souris minces. La comparaison des microbiomes intestinaux provenant de personnes minces et obèses montre des différences notables, notamment la présence d’un microbiome moins diversifié chez les obèses.
Ces observations suggèrent donc que le type de bactéries composant la flore intestinale influence le développement de l’obésité et, par conséquent, l’ensemble des désordres métaboliques qui découlent de l’excès de poids (résistance à l’insuline, maladies cardiovasculaires, certains cancers).
Pour maintenir un microbiome capable d’accomplir adéquatement ses nombreuses fonctions physiologiques, il faut tout d’abord réduire autant que possible la consommation d’aliments industriels transformés. Ces produits sont essentiellement dépourvus d’amidons complexes et de fibres alimentaires, des nutriments dont raffolent les bactéries intestinales et qui sont absolument essentiels à l’établissement et à la prolifération d’un microbiome diversifié.
Le simple fait d’intégrer une abondance de végétaux aux habitudes alimentaires permet de corriger cette carence et favorise donc l’établissement d’un microbiome composé d’une proportion optimale de bactéries bénéfiques, essentielles à la prévention des maladies chroniques.