Quatre personnes d’exception recevront un prestigieux doctorat honoris causa de l’Université du Québec afin de souligner leurs parcours personnel et professionnel des plus inspirants. Pour trois de ces lauréats, les remises se feront lors des prochaines cérémonies de collation des grades de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), prévues les 9 et 10 juin à l’Amphithéâtre Cogeco alors que Johanne Gagnon, Lise Bastien et Marc Dutil seront honorés sur scène devant les finissants et leurs proches.

Johanne Gagnon
Véritable pionnière dans l’univers des sages-femmes au Québec, Johanne Gagnon a été la première sage-femme à exercer son métier légalement au Québec. Dès 1986, elle met sur pied et coordonne la maternité de Povungnituk, le premier service de sage-femme dans le système de santé du Québec. Son mandat : desservir la côte est de l’Hudson et former dans la communauté la relève de sages-femmes autochtones. Visionnaire et engagée auprès des femmes des communautés, madame Gagnon crée ainsi un modèle dont les résultats vont permettre de faire avancer la cause sage-femme dans l’ensemble du Québec et qui sera recopié de nombreuses fois.
Au-delà des centaines de familles qu’elle a accompagnées directement en tant que sage-femme, madame Gagnon a joué un rôle déterminant lors de l’élaboration des fondements législatifs et réglementaires de cette profession, notamment en tant que présidente du Comité d’admission à la pratique sage-femme et membre du Conseil consultatif de l’Office des professions du Québec. Récipiendaire du prix Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec, qui souligne son apport significatif à la profession, elle a également joué un rôle de premier plan dans l’implantation de la formation en pratique sage-femme à l’Université du Québec à Trois-Rivières en 1999. Encore aujourd’hui, l’UQTR est, grâce à madame Gagnon, la seule université francophone au Canada à offrir le programme de baccalauréat en pratique sage-femme.

Lise Bastien
De son côté, Lise Bastien a été une figure marquante de l’éducation autochtone au Québec. Elle a occupé le poste de directrice générale du Conseil en éducation des Premières Nations (CEPN) de 1985 à 2019, consacrant 34 années à promouvoir une éducation adaptée aux réalités culturelles et linguistiques des Premières Nations. Sa contribution remarquable s’est traduite par l’amélioration des services éducatifs, la diminution du taux de décrochage scolaire et la création de meilleures mesures visant à former des citoyens des Premières Nations compétents et fiers de leur patrimoine culturel.
Parmi ses réalisations les plus significatives, l’ouverture du Collège Kiuna en 2011 à Odanak se distingue. Ce collège, conçu spécifiquement pour les Premières Nations, offre des programmes ancrés dans leur culture, leur histoire et leurs traditions. Avec une si longue feuille de route et un dévouement total à la cause des populations autochtones, madame Bastien a reçu la Médaille Premiers Peuples du lieutenant-gouverneur du Québec en 2022.

Marc Dutil
C’est du côté des affaires que le troisième récipiendaire d’un doctorat honoris causa s’est illustré au cours de sa carrière. Marc Dutil est sans contredit une figure emblématique de l’industrie manufacturière québécoise. Arrivé au sein de l’entreprise familiale Canam en 1989, il gravit rapidement les échelons jusqu’au poste de président et chef de la direction. Sous sa gouverne, Canam s’est établie comme l’une des plus grandes entreprises de construction en acier en Amérique du Nord et a poursuivi son expansion internationale, notamment en Roumanie, en Inde et aux Philippines. Aujourd’hui, Canam est un leader en innovation, faisant continuellement progresser la technologie pour simplifier la construction et réduire les coûts.
En plus de son succès d’entrepreneur et de gestionnaire, Marc Dutil est le fondateur de l’École d’Entrepreneurship de Beauce (EEB), créée pour former et inspirer la relève entrepreneuriale québécoise. Ses succès en affaires et son implication au sein de la relève entrepreneuriale québécoise lui ont valu de nombreuses reconnaissances, dont le prix d’Entrepreneur de l’année pour le Québec en 2013, ainsi que le titre de membre de l’Ordre du Canada. Il est également l’auteur de l’essai Nos faux combats publié en 2021, et co-auteur, avec l’entrepreneur autochtone Mélanie Paul, de Mocassins et Bottes à cap – Réconciliation : un sentier à tracer ensemble, paru en 2024.

Christiane Ayotte (Photo: Josée Lecompte)
Figure bien connue dans le milieu sportif et médiatique pour sa carrière dévouée à la lutte contre le dopage, Christiane Ayotte a dirigé pendant plus de 30 ans le Laboratoire de contrôle du dopage de l’Institut national de la recherche scientifique, seul laboratoire au Canada accrédité par l’Agence mondiale antidopage. Démontrant une intégrité exemplaire, son sens de la justice et son expertise scientifique ont fait d’elle une sommité mondiale dans ce domaine.
La contribution remarquable de cette chercheuse a permis d’améliorer les méthodes de dépistage des substances dopantes. Signe de sa grande influence, elle a siégé à divers comités internationaux, tels que la Commission antidopage de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) et le Groupe de travail sur l’harmonisation des protocoles de laboratoire du Comité international olympique (CIO). Retraitée depuis 2024, elle compte de nombreuses distinctions et laisse à la relève un héritage de rigueur scientifique et d’intégrité hors du commun.
C’est avec une immense fierté que nous rendons hommage à des figures d’exception dont le parcours professionnel, l’engagement indéfectible et la ténacité exemplaire incarnent les plus importantes valeurs de notre établissement d’enseignement. Johanne Gagnon, Lise Bastien, Marc Dutil et Christiane Ayotte laissent derrière eux un patrimoine remarquable qui transcende leur domaine respectif et mérite les plus hauts honneurs. Leur contribution sera une source d’inspiration durable pour nos étudiants et nos finissants qui assisteront à la collation des grades cette année. Ils sont le reflet de nos aspirations pour nos diplômés.
-Christian Blanchette, recteur de l’UQTR
Johanne Gagnon recevra son doctorat honoris causa lors de la cérémonie du 9 juin à 15 h, tandis que Lise Bastien et Marc Dutil recevront respectivement leur hommage le 9 juin à 20 h et le 10 juin à 10 h. Christiane Ayotte recevra quant à elle son doctorat honoris causa lors d’une cérémonie dont la date reste à déterminer.
Rappelons que le doctorat honoris causa de l’Université du Québec est un diplôme honorifique décerné à des personnes au mérite exceptionnel pour l’excellence de leur carrière universitaire, professionnelle, scientifique ou artistique, ou qui ont contribué de façon remarquable au progrès de la société ou à l’avancement du mieux-être de la collectivité. Il est attribué par l’Assemblée des gouverneurs de l’UQ, sous l’égide d’un des établissements du réseau de l’Université du Québec, à la suite d’une recommandation favorable de ce dernier.
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Jean-François Hinse – Conseiller en communication
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