La motivation des employés est un aspect à ne pas négliger pour le dirigeant d’entreprise. Si l’employeur peut créer un environnement favorable à rendre ses employés motivés, aussi faut-il que ces derniers aient des prédispositions à l’être dans ce contexte. Regard sur un aspect souvent méconnu du succès organisationnel.
Une motivation de qualité prend source dans la satisfaction de trois besoins psychologiques : l’autonomie (sentir que l’on est maître de ce que l’on fait), la compétence (se sentir bon dans cet accomplissement) et l’appartenance sociale (sentir que l’on est apprécié, qu’on nous reconnaît comme membre d’une équipe). Pour avoir une motivation de qualité, ces ingrédients doivent être réunis.
La motivation intéresse particulièrement deux professeurs du Département de gestion des ressources humaines, comportement organisationnel et relations industrielles de l’École de gestion de l’Université : Claude Fernet, titulaire de la Chaire de recherche UQTR sur la motivation et la santé au travail, et Stéphanie Austin, directrice du Laboratoire interdisciplinaire sur les processus motivationnels (LIProM).
Cette équipe de chercheurs a mené plus d’un projet sur le sujet, tant auprès de salariés que de gestionnaires. Leurs travaux permettent de mieux cerner le rôle de la motivation dans le fonctionnement optimal au travail, tel que reflété par divers indicateurs de santé (par exemple, l’épuisement, la vitalité) et de performance (par exemple, la rétention du personnel). L’une de leurs récentes études, réalisée avec la professeure Josée St-Pierre, sonde des dirigeants de petites et moyennes entreprises (PME) pour identifier leurs facteurs de stress et de motivation, en lien avec leur santé et celle de leur entreprise.
« Dans une entreprise, l’environnement de travail et les dispositions personnelles permettent aux employés de s’épanouir ou non », précise M. Fernet. Le contexte a donc des conséquences sur la motivation des employés. « La qualité du supérieur immédiat a aussi un impact important sur la motivation au travail », ajoute-t-il.
Toutefois, dans un même contexte, tous les employés ne sont pas motivés de la même façon, parce que les relations interpersonnelles et les pratiques de leadership peuvent influencer la personne et teinter sa motivation. L’organisation du travail joue un rôle prépondérant dans leur motivation. « Les gens arrivent avec leur petite valise, décrit Mme Austin. Leur bagage d’expériences personnelles influe aussi sur leur manière de percevoir leur environnement et les personnes qui s’y trouvent. »
Même si les primes au rendement peuvent être des pratiques parfois très pertinentes, la professeure Austin rappelle qu’il ne faut pas sous-estimer la tape dans le dos : « Comme dans le cas d’un jardin, il faut de la patience pour faire fructifier la motivation au travail. Le gestionnaire doit montrer une préoccupation constante envers ses employés, qui va au-delà de la tâche confiée. La reconnaissance, nous disent les employés, est une bonne façon de soutenir leur motivation et leur engagement envers l’entreprise. »
Bien sûr, c’est parfois un salaire qui motive. Quand ce type de motivation domine, la performance au travail est moins bonne. « Pour performer, rien n’égale le fait d’avoir du plaisir et de trouver du sens dans ce que l’on fait », conclut M. Fernet.