Que l’on soit malade ou non, il est impossible de savoir ce qui nous attend dans l’après COVID-19. Alors, pourquoi attendre que la situation actuelle prenne fin avant d’investir dans notre bien-être ? On peut être heureux ici et maintenant !
Cette déclaration de la professeure Hélène Carbonneau détonne parmi tous les messages de prévention et consignes de confinement qui sont adressés à la population depuis les dernières semaines. Chercheuse au Département d’études en loisir, culture et tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Mme Carbonneau estime que la population peut à la fois respecter toutes les mesures en place et profiter de la vie. Il suffit de porter un regard différent sur la situation.
« C’est évident qu’il est difficile de trouver plaisir à la situation actuelle si notre seul loisir est de regarder les nouvelles en continu sur la propagation du COVID-19 à travers le monde. Il faut prendre du recul et profiter de cette pause qui nous est imposée pour faire des choses qu’on repousse depuis longtemps et planifier des projets importants que nous voudrons réaliser lorsque nous reprendrons notre vie normale », explique la professeure.
Apprendre une nouvelle langue, démarrer un projet artistique, découvrir de nouvelles applications technologiques, suivre un programme d’entraînement, communiquer avec un ami d’enfance… La liste de possibilités a pour seules limites notre imagination et notre volonté. Le plus important, selon Hélène Carbonneau, est de se concentrer sur les activités et les projets qui sont importants pour nous.
« J’encourage les gens à planifier un projet à moyen ou long terme, comme la façon dont on va aménager son jardin au printemps par exemple. Ça permet de se projeter dans l’avenir et ainsi oublier quelques instants ce qui nous entoure. Si la personne a de la difficulté à se projeter dans le futur, elle peut faire un retour dans le passé et écrire son histoire de vie en consultant ses vieux albums photos », suggère Mme Carbonneau.
Aider les aînés et leurs proches
Également directrice du Laboratoire interdisciplinaire de recherche sur l’expérience inclusive de loisir de l’UQTR, Hélène Carbonneau intervient auprès des personnes âgées en situation de vulnérabilité et de
leurs proches aidants à domicile et en milieu d’hébergement. En collaboration avec l’Appui National, la Fédération québécoise du loisir en institution et un groupe d’étudiants au baccalauréat et à la maîtrise, elle travaille actuellement à élaborer un répertoire d’activités novatrices destinées aux personnes âgées et aux intervenants afin de briser l’isolement qui peut être vécu par les aînés. Ces approches inspirantes seront diffusées notamment par l’Appui National, un regroupement venant en aide aux personnes âgées et aux proches aidants.
« La période actuelle nous démontre que les aînés sont vulnérables et que les proches aidants le sont tout autant. Il y a énormément d’angoisse dans les deux camps puisque la communication entre eux est plus difficile avec les mesures de confinement. »
Les recommandations et les outils développés par la professeure Carbonneau et son équipe seront transmis au fur et à mesure qu’elles seront validées par le groupe afin d’offrir un soutien rapidement. Le tout devrait être finalisé d’ici la fin du printemps 2020.