Ce n’est pas toujours simple de démystifier la science. Il y a beaucoup de disciplines qui demeurent peu connues du grand public. Il peut donc être difficile pour les élèves du secondaire intéressés par la science de prendre une décision éclairée sur un choix de carrière. L’activité Chercheurs de demain vise justement à leur faire découvrir les nombreuses possibilités qu’offre la science à partir des laboratoires de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). À travers une formule de mentorat, cinq d’entre eux ont pu être initiés à un projet de recherche scientifique du 7 au 11 août derniers, et ce, tout à fait gratuitement. En effet, l’activité a pu compter sur le soutien de la Fondation de l’UQTR, d’Excelso, de Jean Boulet, député de Trois-Rivières à l’Assemblée nationale du Québec, ministre du Travail et ministre responsable de la région de la Mauricie et de la région du Nord-du-Québec, ainsi que de l’Institut d’innovations en écomatériaux, écoproduits et écoénergies à base de biomasse (I2E3).
À l’arrêt depuis la pandémie, Chercheurs de demain est de retour depuis 2022. C’est Lauriane Thibault et Sabrina Grenier, respectivement étudiantes à la maîtrise en sciences de l’environnement et en biologie cellulaire et moléculaire qui ont repris le flambeau à la suite du départ des deux fondatrices de l’activité, Marguerite Cinq-Mars et Michelle Boivin.
D’ailleurs, ce sont justement ces dernières qui avaient formé Lauriane et Sabrina aux laboratoires à leur entrée à l’Université !
« Je trouvais ça triste que ça arrête. Michelle et Marguerite nous ont alors demandé si nous voulions redémarrer Chercheurs demain », explique Lauriane Thibault, visiblement heureuse d’avoir relevé le défi de sa mentore.
« Nous n’étions pas seules par contre : Hamid Lamoudan, Marc-Antoine Cimon et Vicky Alain nous ont aussi beaucoup aidés avec l’organisation », explique la chercheuse, reconnaissante d’avoir pu compter sur une équipe pareille.
Démystifier la science
Comme pour sa mentore Michelle Boivin, Sabrina Grenier tire sa motivation du fait d’avoir été privée d’une pareille initiation à cet âge.
« J’aurais aimé voir ce qui m’attendait ! Je sais depuis l’enfance que je me dirige vers les sciences, mais les sciences, c’est vaste ! Avoir eu accès à l’université plus tôt m’aurait aidé », relate l’étudiante qui complète actuellement son mémoire de maîtrise sur la conservation des pommes de terre avec de extractifs forestiers.
« Les recherches que nos mentors partagent avec les jeunes sont variées et peuvent donc leur permettre de s’orienter plus efficacement par la suite, ou simplement de faire de belles découvertes », ajoute-t-elle.
Des projets inspirants pour l’édition 2023
En consultant la page Facebook de Chercheurs de demain, on peut découvrir les différents projets de recherches qui ont occupé les apprentis chercheurs l’été dernier.
Produire du plastique sans plastique, étudier l’impact du sucre sur la grossesse et même étudier la santé d’une rivière, les deux pieds dans l’eau, étaient tous des projets au programme de l’activité cette année.
Un passionné de sciences
Sous la supervision de ses mentores Alyssa Breton Morin et Savanah Descôteaux, le participant Guillaume Lantin a quant à lui travaillé sur un projet portant sur l’obésité. Plus précisément, il a étudié les neurones de la satiété, qu’on appelle les POMC. Ces derniers sont, entre autres, responsables de réguler notre faim. Ils nous permettent de savoir quand nous devons arrêter de manger.
« Nous poussions les neurones pour voir comment ils réagissaient face à un métabolisme en situation d’obésité », précise l’apprenti chercheur qui étudie présentement à l’École secondaire du Rocher à Grand-Mère.
Le jeune homme de 15 ans affirme qu’une activité comme Chercheurs de demain va l’aider dans ses choix.
« Ça m’a reconfirmé que c’est le domaine des sciences qui m’intéresse ».
Il recommande d’ailleurs fortement de participer, même si l’activité se déroule durant les vacances.
« C’est à faire absolument si on aime la science ! C’est une bonne façon de découvrir ses différents domaines ».
Il avoue également avoir été impressionné par la taille des laboratoires à son arrivée :
« Ils ont tout ce qu’il faut ».
Développer ses capacités de vulgarisateur
Ayant déjà donné du mentorat par le passé, Léa Renaud était heureuse de pouvoir renouveler ce genre d’expérience à son arrivée au Québec. Elle est d’avis que l’exercice est d’ailleurs très formateur pour les mentors afin de développer leur capacité de vulgarisation.
« Adapter la science au niveau secondaire rend ces disciplines plus simples, au point où ça peut nous aider à débloquer certains problèmes dans nos recherches aussi », explique la doctorante en biologie cellulaire et moléculaire.
Les idées trouvées pour vulgariser des concepts abstraits peuvent être réutilisées ensuite en les complexifiant un peu, soutient-elle.
« C’est motivant parce que la plupart du temps, en tant que chercheur, on reste isolé chacun dans nos projets. Avoir des adolescents super motivés à nos côtés durant une semaine donne un boost d’énergie ! », ajoute Léa Renaud.
« De plus, ça permet de montrer aux plus jeunes que l’université ce n’est pas un monstre et que nous sommes tous des humains », de conclure la mentore.
Chercheurs de demain, une activité à hauteur humaine
Lauriane Thibault est très heureuse du succès de l’édition 2023. L’initiative sera vraisemblablement de retour l’an prochain.
« Je crois que c’est reparti pour de bon », explique-t-elle.
« On veut garder ça intime également », ajoute Sabrina Grenier.
La chercheuse soutient vouloir reproduire la marque de commerce de l’UQTR, qui est une institution d’enseignement à hauteur humaine.
« La proximité avec nos professeurs a fait une différence dans ma carrière scientifique. Nous souhaitons reproduire ça avec Chercheurs de demain ».