La professeure Karine Poitras du Département de psychologie travaille depuis plusieurs années sur les enjeux psychojudiciaires relatifs aux enfants et aux adolescents. Dans le cadre de sa programmation de recherche, elle se concentre sur deux axes : celui des enjeux psychojudiciaires en matière familiale, comme les conflits sévères survenant à la suite de la séparation parentale ou les services ciblant ces familles, et celui des enjeux psychojudiciaires en matière de protection de la jeunesse, comme les trajectoires de placement des enfants suivis par la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ou l’évaluation des postulants comme familles d’accueil. Regard sur ce qui occupe l’esprit de cette psychologue de formation qui fait œuvre utile.
Actuellement, la professeure Poitras déploie son énergie sur un projet de recherche financé par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (concours Savoir), dans lequel elle examine le maintien des contacts entre l’enfant et ses parents d’origine pendant une mesure de placement en famille d’accueil, une collecte de donnée débutée à l’été 2024 et qui s’échelonnera sur une période de trois ans.
« C’est un projet de recherche original, parce qu’on vient ajouter une certaine complexité à l’examen des contacts parent-enfant. En plus de la fréquence des contacts, on examine leur qualité. C’est un projet important qui demande de considérer tant le parent d’origine, l’enfant, l’intervenant psychosocial que le parent d’accueil », explique-t-elle.
Cette dernière planche également, par le biais des activités de la Chaire d’excellence en enseignement UQTR sur l’expertise psychologique et psychosociale en matière familiale, à améliorer les pratiques des experts, psychologues et travailleurs sociaux, en plus d’optimiser l’utilisation que les avocats et les tribunaux font de la preuve d’expert.
« Les juges et les avocats sont de très bons élèves, mais il y a une offre de formation très limitée : les psychologues devraient développer des contenus de formation qui leur sont destinés », estime celle qui a été embauchée par l’UQTR lors de l’année 2013.
Du chemin à parcourir
« Dans les prochaines années, je souhaite que la Chaire d’excellence en enseignement nourrisse une communauté de pratique bien vivante, qu’elle continue à appuyer les meilleures pratiques et favorise un partage des connaissances entre les professionnels impliqués. En protection de la jeunesse, le projet Amarres, qui se poursuivra pendant les trois prochaines années, jettera les bases de formation et d’intervention spécialisée pour optimiser les contacts parents-enfants pendant le placement et possiblement, favoriser la réunification des familles », exprime Karine Poitras.
Elle espère avoir contribué, au Québec, à tisser les liens entre les domaines psychosociaux et juridiques.
« À travers divers projets de livres, j’ai participé à créer des rencontres entre des chercheurs de domaines variés, ouvert des espaces de discussions. C’est riche de travailler de façon interdisciplinaire », conclut-elle.