Le 30 janvier dernier, l’Institut de recherche sur l’hydrogène (IRH) de l’UQTR et la Fédération de recherche hydrogène (FRH2) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de France ont annoncé officiellement la création du tout nouveau Réseau international de recherche (IRN) France-Canada sur l’hydrogène propre – FC Clean H2. Cette initiative vise à approfondir les collaborations entre les chercheuses et chercheurs français et canadiens, pour l’amélioration des technologies de production d’hydrogène à faible émission de carbone.
La coordination du nouveau réseau sera assurée par l’Institut de recherche sur l’hydrogène de l’UQTR ainsi que l’Institut de chimie des milieux et matériaux de Poitiers, un laboratoire affilié au CNRS. Outre ces deux établissements, l’IRN FC Clean H2 réunira quatre universités canadiennes (Institut national de la recherche scientifique, University of Calgary, University of British Columbia et Simon Fraser University), membres du Réseau stratégique canadien de recherche et développement sur l’hydrogène (H2CAN 2.0), ainsi que quatre laboratoires universitaires de la Fédération de recherche hydrogène du CNRS, situés dans différentes régions de la France (Nantes, Bordeaux, Belfort, Grenoble).
« Ce réseau de recherche collaboratif permettra de mettre en commun nos efforts et nos expertises dans une perspective intersectorielle, pour rendre possible et rentable la production d’hydrogène à partir de sources d’énergie renouvelable. Nous voulons faire progresser rapidement la recherche sur les nouveaux matériaux et systèmes nécessaires à une production efficace, écoresponsable et à faible coût de l’hydrogène », précise le professeur Bruno G. Pollet du Département de chimie, biochimie et physique de l’UQTR, qui est codirecteur de l’IRH et l’un des coordonnateurs de l’IRN FC Clean H2.
Pour une solution énergétique durable et abordable
La production d’hydrogène grâce à des technologies à faible empreinte environnementale constitue une priorité stratégique pour la transition énergétique et la décarbonation, à la fois pour le Canada et la France. Ces deux pays entretiennent d’ailleurs depuis longtemps une collaboration scientifique dans le domaine de la recherche sur l’hydrogène. Ce gaz constitue une solution énergétique particulièrement intéressante dans les secteurs difficiles à décarboner et à électrifier – connus sous le nom de secteurs « sans regrets » – comme la sidérurgie, l’industrie chimique et le transport lourd. La production d’hydrogène, lorsqu’effectuée de manière durable, n’émet pas de CO2 et son utilisation ne génère aucune pollution atmosphérique.
« L’IRN FC Clean H2 a ceci d’original qu’il s’intéressera spécifiquement aux technologies vertes pour produire de l’hydrogène. Ses acteurs se concentreront tout particulièrement sur trois axes de développement : les technologies d’électrolyse de l’eau, la valorisation de la biomasse et des déchets comme source d’hydrogène ainsi que l’utilisation de l’énergie solaire pour la photosynthèse artificielle, laquelle permet de produire de l’hydrogène », mentionne le professeur Pollet.
Le nouveau réseau de recherche France-Canada travaillera aussi à la diversification des ressources en eau pour l’obtention d’hydrogène. Outre l’eau douce, traditionnellement utilisée pour produire de l’hydrogène grâce aux électrolyseurs, les chercheuses et chercheurs se pencheront sur la possibilité d’effectuer l’électrolyse des eaux usées, des eaux salées, de la glace et de la neige (même souillées).
Grâce à la création de l’IRN FC Clean H2, les établissements partenaires prévoient accroître les échanges entre leurs professeurs et étudiants, réaliser des projets de recherche en commun et proposer ensemble leur candidature lors d’appels à projets transatlantiques. Ils souhaitent aussi coopérer avec d’autres grands réseaux de recherche européens et canadiens et diffuser leurs avancées par le biais d’ateliers, de séminaires et d’un site Web.
« Notre nouveau réseau de collaboration se concentrera tout particulièrement sur l’hydrogène pouvant être produit à partir de ressources locales, sans utiliser de carburants fossiles. Son approche innovante, associée à une démarche d’économie circulaire, permet d’espérer des avancées majeures dans la production durable d’hydrogène, non seulement pour le Canada et la France, mais également à l’échelle mondiale. Cette initiative constituera un exemple original de gestion de la recherche, tout en privilégiant une orientation dont notre société a actuellement grand besoin pour la progression des connaissances et le développement durable », souligne Bruno G. Pollet.
Réunir les forces vives dans le secteur de l’hydrogène
L’annonce officielle de la création du Réseau international de recherche FC Clean H2 a eu lieu à Paris, lors d’une réception à la résidence de l’ambassadeur du Canada en France. Une délégation du Québec et du Canada prenait part à cette activité. La présentation du nouveau réseau France-Québec a été effectuée par le chef de cette délégation, le professeur Bruno G. Pollet. Des représentants des gouvernements québécois et canadien, de la Canadian Hydrogen and Fuel Cell Association, d’Hydrogène Québec, de France Hydrogène et de la Fédération de recherche hydrogène du CNRS comptaient parmi les invités.
La délégation québécoise et canadienne menée par le professeur Pollet était en sol français pour participer à Hyvolution Paris 2024, un événement permettant à des acteurs politiques, économiques et scientifiques du monde entier d’échanger à propos de leurs projets et recherches dans le domaine de l’hydrogène. En début octobre 2025, un événement Hyvolution Canada sera présenté au Québec, tout particulièrement à Trois-Rivières. Le maire de cette ville, Jean Lamarche, en a fait l’annonce lors de la réception tenue à la résidence de l’ambassadeur du Canada en France.