Du 6 au 11 juillet 2025, la Ville de Bécancour a accueilli la 10e édition de l’École internationale d’été sur les énergies renouvelables et l’entrepreneuriat (EIE-ENR), un événement phare du Réseau d’échanges et de liaison entre institutions d’enseignement supérieur francophones (RELIEF). Cette édition anniversaire, organisée en collaboration avec l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) – et plus particulièrement, le Bureau des relations internationales (BRI), le Carrefour d’entrepreneuriat et d’innovation (CEI), l’Institut d’Innovations en Écomatériaux, Écoproduits et Écoénergies à base de biomasse (I2E3) et le Pavillon Pellerin-Marmen – la Haute École spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO, Suisse) et l’Université Savoie Mont Blanc (USMB, France), a rassemblé 19 étudiants issus de cinq universités (UQTR, HES-SO, USMB, Institut national de la recherche scientifique et Université Laval) et de huit nationalités différentes, dans un esprit de co-création, d’innovation et de transition. De nombreux partenaires ont contribué au déploiement et au déroulement de l’École : la Ville de Bécancour, la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB), la Vallée de la transition énergétique (VTÉ), le Centre d’étude en responsabilité sociale et écocitoyenneté (CÉRSÉ), le Centre National en électrochimie et Technologies Environnementales (CNETE), le Réseau intersectoriel francophone pour les Objectifs de développement durable (RésODD) et le Réseau québécois sur l’énergie intelligente (RQEI).
Une immersion au cœur de Bécancour et de la Vallée de la transition énergétique
C’est aux bureaux de la SPIPB que les participants ont été accueillis pour une semaine d’exploration intensive. Le territoire de Bécancour, en pleine transformation avec l’implantation d’acteurs majeurs comme ceux des filières batterie et des minéraux critiques et stratégiques, a servi momentanément de laboratoire vivant pour réfléchir aux multiples dimensions et impacts de la transition énergétique.
« La transition énergétique ne peut être uniquement technologique. Elle doit aussi être sociale, économique, écologique et territoriale », a rappelé à maintes reprises Simon Barnabé, professeur à l’UQTR, directeur du RQEI et porte-parole de l’événement.
Lors d‘une première journée bien remplie, les étudiants ont eu l’opportunité d’échanger avec Alain Lemieux, président-directeur général de la VTÉ, avant de partir à la découverte du parc industriel et portuaire de Bécancour à bord du célèbre trolley, guidé par nul autre que Maurice Richard, ancien PDG de la SPIPB. Cette balade en trolley a permis de constater, sur le terrain, les transformations majeures en cours dans la région.

Visite du parc industriel et portuaire de Bécancour à bord du célèbre trolley.
En parallèle, David Smith, intervenant du CÉRSÉ, a animé une discussion inspirante sur l’entrepreneuriat social, illustrée par des exemples concrets. Son intervention a servi de tremplin pour le grand défi proposé aux étudiants pour les jours suivants : imaginer des projets d’entrepreneuriat social en réponse aux enjeux de la transition énergétique… Pour une ville comme Bécancour !
L’ouverture officielle de l’École s’est tenue le lendemain, en présence de Grégory Gihoul, directeur général de la Ville de Bécancour, et de Donald Olivier, président-directeur général de la SPIPB. La conférence d’ouverture, livrée avec brio par Sophie Séguin-Lamarche, directrice du Bureau du développement durable de la Ville de Victoriaville, portait sur les objectifs de développement durable de l’ONU. Elle a souligné l’importance pour les étudiants et les acteurs du territoire de s’approprier ces objectifs afin de concevoir et de mettre en œuvre des solutions concrètes aux défis de la transition énergétique… et au-delà.

La délégation de l’École dans les bureaux de la Ville de Bécancour avec divers intervenants de la séance d’ouverture.
Le lundi 7 juillet en fin de journée, une conférence de presse a été organisée au Domaine du Clos de l’Isle, rassemblant plusieurs figures clés : la mairesse de Bécancour, Lucie Allard, le recteur de l’UQTR, Christian Blanchette, le PDG de la Vallée de la transition énergétique, Alain Lemieux, ainsi que le directeur du RQEI, Simon Barnabé. Pour couronner le tout, Jeremy Imboden, étudiant en génie mécanique à la HES-SO, a pris la parole pour témoigner de la pertinence et de l’impact de cette école d’été.

Christian Blanchette, Lucie Allard, Simon Barnabé, Alain Lemieux et Jeremy Imboden.
Un programme riche et interdisciplinaire
Tout au long de la semaine, les étudiants ont eu le privilège d’assister à une série de conférences et d’ateliers animés par des intervenants aux profils variés et inspirants. En plus des présentations d’Alain Lemieux, David Smith et Sophie Séguin-Lamarche, plusieurs autres moments forts ont ponctué le programme :
- Mathieu Baudy, postdoctorant à l’UQTR, a partagé les enseignements tirés des essais du train à hydrogène H2 Québec-Charlevoix réalisés l’été dernier ;
- David Cloet, enseignant-chercheur à Polytech de l’USMB et fidèle intervenant des EIE-ENR, a exploré les enjeux de l’efficacité énergétique des bâtiments, en se concentrant sur le confort thermique ;
- Debby Veillette et Marie-Pier Trépanier, doctorantes en génie mécanique à l’Université Laval et membres du RQEI, ont animé un atelier aussi dynamique qu’engagé sur la justice énergétique.
Mais s’il y a eu un moment inattendu qui a fait vibrer la salle, c’est bien l’intervention de Loïc Boulon, professeur-chercheur à l’Institut de recherche sur l’hydrogène (IRH), qui a mêlé contenu scientifique et prestation musicale ! Une chose est sûre : la barre est maintenant placée très haut pour les prochaines éditions de l’École d’été RELIEF !

Loïc Boulon, professeur-chercheur à l’Institut de recherche sur l’hydrogène.
Chaque après-midi, pour la réalisation de leur travail d’équipe sur l’entrepreneuriat social, des ateliers pratiques permettaient aux étudiants de se familiariser avec le Business Model Canvas, le pitch entrepreneurial, etc. Ces ateliers étaient menés par Rahma Chouchane (Université Laval) accompagnée de Maxim Montminy (Carrefour d’entrepreneuriat et d’innovation de l’UQTR), Ekatarina Le Pennec (USMB) et Meryem Kabbaj (Institut de recherche sur les PME de l’UQTR).
Les participants ont également visité le CNETE et la Cité de l’énergie à Shawinigan ainsi que le Centre de métallurgie du Québec (CMQ) à Trois-Rivières. Enfin, ils ont été invités par le directeur de l’Institut de recherche sur les PME (InRPME), Étienne St-Jean, à se joindre à leur événement de rassemblement annuel à l’île Saint-Quentin.

Visite du CNETE.

Visite de la Cité de l’énergie.
Un panel engagé sur les transitions au pluriel
Le 11 juillet, un panel d’acteurs du territoire s’est tenu au Moulin Michel à Gentilly pour la traditionnelle journée citoyenne des Écoles d’été RELIEF. Animé par Ashley Byrne, doctorante à l’Université Laval et coordonnatrice du RésODD. Ce moment d’échange a réuni :
- Nancy Déziel, directrice générale du CNETE et conseillère municipale à Shawinigan ;
- Grégory Gihoul, directeur général de la Ville de Bécancour ;
- Sébastien Roy, directeur général adjoint de la Ville de Trois-Rivières ;
- Clément Villemont, vice-président Innovation à la VTÉ et ancien participant de la première édition des Écoles internationales d’été RELIEF.
Les discussions ont mis en lumière les défis et opportunités liés aux transitions énergétique, sociale, économique et territoriale, avec un accent sur le rôle central des municipalités, leurs embûches et leurs réussites.

Simon Barnabé, Clément Villemont, Ashley Byrne, Nancy Déziel, Sébastien Roy et Grégory Gihoul.
Des projets étudiants porteurs de sens et d’espoir
Répartis en équipes multidisciplinaires et multiculturelles, les étudiants devaient développer des projets d’entrepreneuriat social répondant aux enjeux du territoire et basés sur les objectifs de développement durable. Après une séance de pitchs dans une ambiance champêtre, animée par Maxim Montminy du CEI, deux projets ont particulièrement retenu l’attention du jury :
Prix Coup de cœur : La Serre-culaire
Proposé par l’équipe Carcajou, ce projet allie agriculture urbaine, économie circulaire et alimentation durable. Il s’agit d’une serre intelligente intégrée à un restaurant, alimentée par des énergies renouvelables et valorisant les rejets thermiques et organiques du parc industriel. La Serre-culaire vise à offrir des repas sains aux travailleurs, créer des emplois locaux et servir de plateforme de recherche universitaire.
Équipe : Jeremy Imboden (HES-SO), Swapnil Revankar (UQTR), Joanie Théroux (Université Laval), François Xavier Rioux (UQTR) et Nicolas Sene (UQTR).

Équipe Carcajou avec les membres du jury.
Prix Impact : BécanCoop
Ce projet de coopérative de solidarité sociale vise à revitaliser l’offre de services de proximité à Bécancour, en créant un centre d’activités sociales et durables avec des locaux commerciaux à loyers modérés. Gouvernance partagée, charte co-écrite, retombées équitables : BécanCoop incarne une réponse concrète aux enjeux de croissance démographique et de cohésion sociale.
Équipe : Amandine Kofane (HES-SO), Tanguy Lavorel (USMB), Médéric Chalifour (Université Laval), Sébastien Gendre (HES-SO) et Hugo Hecquet (UQTR).

Équipe Caribou avec les membres du jury.
Mentionnons également la qualité et la pertinence des deux autres projets d’équipe : Monarque Conseil, une coopérative d’expertise enracinée dans les valeurs locales ; et À l’affût, une application novatrice intégrant un radar photo et des panneaux solaires pour améliorer la sécurité routière et prévenir les collisions avec la faune. Le projet se déploie en deux phases : la première le long de l’autoroute 30, dans le secteur de Bécancour, et la seconde à l’échelle de l’ensemble du territoire de la VTÉ.
Une communauté engagée pour l’avenir
Au-delà des apprentissages, cette 10e édition a été marquée par une forte cohésion entre les participants, un esprit de collaboration et une volonté partagée de contribuer à un avenir plus durable. Le jury, composé de Guillaume Parenteau, vice-président au développement de la VTÉ, Gregory Gihoul, directeur général de la Ville de Bécancour, Sébastien Roy, directeur général adjoint de la Ville de Trois-Rivières, Manel Ghribi, directrice régionale Mauricie – Centre-du-Québec chez Axelys, et Isabeau Four, directrice générale du CÉRSÉ, a salué la qualité des projets et l’engagement des étudiants. D’ailleurs, au terme de l’événement, le directeur général de la Ville de Bécancour s’est engagé à présenter les projets au conseil municipal et à revoir les étudiants pour partager les réactions (et peut-être les suites). Autre fait intéressant : l’immersion et l’émotion de l’École ont suscité l’intérêt des étudiants internationaux à venir travailler dans la région et relever ses défis. Les Écoles d’été RELIEF deviendront peut-être un nouvel outil d’attraction de talents comme ceux que la VTÉ recherche.
En clôture, Simon Barnabé a souligné : « Depuis 10 ans, le RELIEF forme une relève engagée, capable de penser et d’agir pour des transitions justes et durables. Cette édition à Bécancour et dans la VTÉ en est une magnifique démonstration. »
Le succès de cette école repose sur l’engagement de l’ensemble des étudiants, des intervenants et des partenaires. Toutefois, une mention toute spéciale revient à Chanie Perreault, coordonnatrice du Pavillon Marmen-Pellerin, à qui tous adressent leurs plus sincères remerciements.
Les dirigeants du RELIEF se réuniront bientôt pour décider du prochain emplacement de l’École qui devrait être, selon la rotation, en France l’année prochaine. À suivre.